Accéder au contenu principal

Balkans, douceur de vivre



L’Europe : à quelques 3000km de chez soi et déjà comme l’agréable impression d’être à la maison ! 

Nous le savions, arpenter notre cher vieux continent en pleine saison estivale promettait de belles retrouvailles : de la chaleur, des journées à rallonge, une facilité déconcertante à planter la tente partout et n’importe où et des habitudes alimentaires si longtemps refoulées : du bon pain, de la charcut et du fromage, une goutte d’Ouzo et des baklavas, sans oublier quelques délicieux carrés de chocolat ! Que demander de plus ?! ;-)


Il y a à peine plus d’un an, nous étions déjà sur les routes grecques, bivouaquant sous les oliviers… Cette fois-ci, depuis Thessalonique, après avoir dévalisé un Lidl, nous sommes partis vers le nord-ouest (l’unique direction qui nous permette de nous rapprocher tous les jours un peu plus de Lyon), dormir sous les étoiles et les arbres fruitiers ! Pommes, pêches, poires, abricots (il y en a une, il y en a une... ;-)), si par malchance nous ne trouvions rien sous les arbres délaissés des bords de route, les épiceries en étaient garnies. 


Bien que la canicule ne semble pas frapper cette partie de l’Europe (l’altitude modeste aidant) nous choisissons de dessiner notre itinéraire en fonction des lacs et retenues d’eau, pour être sûr de se “laver” tous les soirs. La bonne astuce :D

Rapidement nous franchissons notre première frontière, tentant systématiquement de passer avec 2 cartes d’identités périmées, l’une de 5 ans et 4 mois, l’autre de 3 mois, pour ne pas avoir un tampon compromettant sur le passeport : en vain :-(


La Macédoine nous ouvre ses portes avec dans la continuité de la Grèce une ribambelle d’églises orthodoxes, mais fait incongru, en parfaites harmonies avec les minarets dressés au dessus des mosquées (30% des macédoniens, souvent d’origine albanaises, sont musulmans). Détail moins reluisant, nous découvrons avec effroi une quantité astronomique de détritus jetés par les locaux (de 7 ans à 77 ans comme le veut la règle!) le long des routes et des rivières, dans les parcs et les sites touristiques, bref partout où un macédonien met les pieds ! Affligeant ! Depuis le début de notre périple, c’est le pays le plus sale où nous ayons posé nos roues… Un avantage tout de même : lors de l’installation du bivouac, s’il n’est pas nécessaire de faire le ramassage des ordures avant, c’est qu’on est sûr de ne pas être déranger pendant la nuit.

Nous empruntons avec plaisir les petites routes désertes, serpentant dans une nature resplendissante qui nous rappelle la Drome ou le Vercors : oh que la Macédoine est belle ! (avec le filtre anti-déchets qui va bien !) Au grès de belles bavantes-suantes, nous arrivons sur les rives du lac Ohrid dont la ville éponyme, pleine de venelles nous conduisant systématiquement à une nouvelle chapelle, église ou basilique aux milles décrochés de toiture, intègre sans peine le top 3 des plus belles villes du voyage.


A noter que le local est un fervent pratiquant : une fois rentré dans un lieu saint le masque sous le nez, il n'hésitera pas à le glisser sous le menton pour embrasser avec dévotion les nombreuses icônes disposées devant l'autel... S'étant à nouveau signé, il laissera sa place à un compère qui répétera la manip ! "Heureux les simples en esprit, car le royaume des cieux est à eux" (Matthieu 5:3).


Après avoir traversé le parc Madrovo à l’ouest de la Macédoine à vélo, remonté le canyon de Matka à pied, dormi chez une rockstar déchue et déphasée (malgré sa présence dans le livre des meilleurs groupes de rock… de son pays!) puis découvert sceptique les innombrables statues hideuses de Skopje datant de 2014 (on n’invente pas la grandeur historique d’une place en y posant quelques tas de bronze sur du faux marbre !), nous filons vers la Serbie pour rejoindre le Danube et entamer l’Eurovélo 6.


L’ambiance est rurale, mais le rythme que nous nous imposons nous convient à merveille : de belles heures de roulage autour d’une longue sieste, une entrée masquée dans une épicerie avant chaque repas et une glace bien méritée pour clôturer la journée. Les serbes sont adorables et lorsqu’ils abandonnent leurs canne-à-pêches (sport national ici) et s’approchent pour nous offrir quelques fruits juteux de leur jardin, c’est avec frustration que l’échange s’abrège pour un problème de langues… Parcourir un continent hispanophone avait vraiment du bon !

Nous voici donc à présent à Novi Sad où nous nous octroyons quelques jours de farniente en alternant les baignades dans le Danube et les parties de Scrabble à l'ombre. Bientôt la Croatie et un tricotage autour des frontières pour rejoindre Ljubljana vers le 10 Août et démarrer ensuite la traversée des Alpes.

Bref il fait bon rouler dans les Balkans, surtout en cette période particulière avec un tourisme local en circuit court (vive les Verts !) et la tranquillité assurée. D’ailleurs rares sont les cyclo-touristes téméraires partis pour un plongeon en mer noire que nous aurons croisés ; ce n’est pas faute de rouler à contre-courant !


En vous souhaitant un beau mois d’Août loin des chaleurs, prenez soin de vous !

Commentaires