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Une belle-mère à la conquête du nouveau continent !


Le seul check-point que nous avions sur la traversée de l'Amérique Centrale était "Managua - 16 Janvier 2020". Il correspondait à l'arrivée de Sylvie (la maman de Tiphaine) dans la capitale nicaraguayenne ! En tant que gendre idéal je m'étais rasé de près et Tiphaine s'était acheté un nouveau débardeur tout propre, c'est dire l'importance du moment :D

Pour cette virée en famille, nous lâchions les vélos et hissions les sacs à dos sur nos épaules pendant une dizaine de jours, le temps d'une immersion dans la peau de "backpackers" ! Et qui dit "backpacker" dit transports publics, auberges de jeunesse et sites touristiques. Le Nicaragua a été élue en 2016 "destination préférée des backpackers". Cela a entraîné une affluence des touristes, une hausse des prix, un développement dispersé des offres (logements et activités). Mais en 2018, une grave crise politique a secoué le pays et les backpackers ont déserté les lieux tandis que les prix continuaient d'augmenter pour palier à la baisse de fréquentation. En 2020, le tourisme redémarre doucement dans un climat stable et sécuritaire et beaucoup de locaux tentent de renflouer des caisses vides en appliquant des tarifs "étrangers" bodybuildés (parcs, réserves et transports) ou en segmentant chaque prestation en une multitude de services payants : l'entrée dans le parc, le transport jusqu'au cœur du parc, le sentier dans le parc, le guide obligatoire pour le sentier, etc. A dire vrai cette approche du tourisme nous a particulièrement déçu et il a fallu négocier ferme pour ne pas finir plumé.

En guise de baptême pour Sylvie, dès le premier jour, nous avons enchaîné le bus de ville, le bus inter-cités, le taxi, le ferry et encore le bus de campagne, pour rejoindre l'île d'Ometepe, située dans le grand lac Cocibolca, aussi appelé lac Nicaragua. Toujours dans son jetlag, Sylvie n'a pas bronché une seconde, malgré la promiscuité dans les bus, les bruits, les déchets et les odeurs (pas les nôtres hein ! mais celles des terminaux de bus), un potentiel mal de mer (de lac devrais-je dire) dû à une forte houle initié par le vent (encore et toujours lui!), un déjeuner éclipsé (le problème des transports qui s’enchaînent trop vite) et enfin deux dernières heures de bus, debout et entassés comme des poulets (c'est pour cela que leurs bus sont surnommés "chicken" bus) pour rejoindre notre destination : la plage avec vue sur le volcan Concepcion ! C'est dans ces moments-là que l'on se rend compte de l'incroyable autonomie que l'on peut avoir en vélo :-)

Une fois les premières émotions positives ;-) passées, nous avons profité de ces quelques jours sur l'île pour naviguer en kayak (une de nos activités favorites du voyage !), se promener dans la foret tropicale (pour le plus grand plaisir de Sylvie), admirer les couleurs du volcan Concepcion coiffé d'un éternel nuage, observer la faune (oiseaux et singes), s’imprégner du mode de vie local et déguster le rhum Flor de Cana à la renommée internationale. Nous avons vraiment été enchantés par cette île, à la nature préservée et la population détendue et chaleureuse.

Une autre série de transports et nous étions à Granada, principale ville coloniale du Nicaragua. On y trouve de nombreuses églises catholiques, du clocher desquelles il est possible d'admirer les toits de tuiles rouges des maisons coloniales ouvertes sur d'intimes patios fleuris, les isletas (micro îles volcaniques formées suite à l'éruption du volcan Monbacho) et bien entendu le-dit volcan et son comparse le volcan Masaya. Vous l'aurez compris, Granada est aussi un haut lieu du tourisme et parmi les nombreuses activités possibles dans les alentours, nous avons choisi : une observation nocturne du lac de lave du volcan Masaya (un peu déçus, le baptême du feu guatémaltèque avait quand même plus de gueule), la découverte des isletas en kayak (on ne se refait pas !) et l'ascension du volcan Mombacho (l'épreuve physique du séjour!).

Pour la découverte de l'artisanat local, nous sommes ensuite allés du côté de Masaya et de sa Laguna de Apoyo entourée de plusieurs villages d'artisans : potiers, horticulteurs, tisserands et peintres. L'endroit idéal pour compléter les souvenirs déjà accumulés depuis le début du voyage pour nous ou depuis le début du séjour pour Sylvie ! :D

Une dernière virée improvisée à la va-vite dans une réserve privée, en direct avec le gardien, pour découvrir une nouvelle fois la forêt tropicale, les plantations de café et les ruches d'abeilles (sans dard donc inoffensives, une veine pour eux!) et il était temps de rentrer, enchantés, à la capitale. Un dernier casado (plat national : viande grillée avec du riz, des haricots rouges, des bananes plantains frites) et refresco pour consolider la dégustation culinaire des derniers jours et Sylvie passait à nouveau la douane, avec toujours autant d'entrain et un grand sourire aux lèvres. Pour nous cette trêve dans le voyage à vélo aura été l'occasion de changer d'approche en laissant les vélos de côté et de découvrir la partie ouest du lac Nicaragua en très bonne compagnie !

Mais, après 4h de bus debout pour rejoindre San Carlos, nous étions d'autant plus ravis d'en finir avec le mode "backpacker" et de remonter sur nos vélos pour retrouver notre enivrante liberté !




Commentaires

  1. Le Cassique fait les mêmes nids que le tisserin baya !
    Ou plutôt son nid est bien moins beau, mais lui bien plus beau !
    http://www.baya-archi.com/

    Bonne reprise du pédalage ;-)

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