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Costa Rica, Pura vida ?! (par Tiphaine)


Enfin, le Costa Rica ! Il faut dire que c'était "The" pays qui nous a conduit à traverser l'Amérique Centrale, ainsi : l'attente est grande ! Et d'entrée, le Costa Rica dénote par rapport à ces voisins, car beaucoup plus développé : c'est visible, à peine quelques kilomètres depuis la frontière et les bas-côté des routes sont devenus impeccables... pas de décharges sauvages à l'horizon ! Après presque 3 mois de voyages cela fait rudement plaisir et rend la route bien plus agréable !

Ici la nature est mise en avant, préservée, et cela a du sens pour les costariciens : pour eux, c'est "pura vida", selon l'expression locale consacrée, de pouvoir se baigner dans la mer, puis se rincer dans la rivière, tout en regardant des aras macaos s'ébattre dans les amandiers !
Pour protéger tout ça, une interdiction pure et simple de la chasse a été votée en 2012, interdisant également la capture et domestication d'animaux sauvages, finis les perroquets dans des cages minuscules...

Le Costa Rica est connu pour son tourisme vert, mais pas seulement, celui-ci est loin d'être sa seule source de revenus. L'agriculture est importante et conduit à l'exportation d'ananas (ceux même que nous trouvons dans nos propres supermarchés), huile de palme, et quelques produits manufacturés dans les pays voisins.
C'est également un pays qui a su économiser : suppression de l'armée en 1948 et redistribution du budget en mettant l'accent sur la santé et les avancées sociales.

Autant le dire de suite, le Costa Rica a répondus aux attentes, on a pu retrouver ici une nature riche et accessible. Sur plus de 3 semaines passées, seules 3 nuits dormis en auberge, la plupart en bivouac ! Et de beaux bivouacs, avec au choix : aras macaos, raton-laveur, paresseux et même baleines à bosses observées au large depuis la plage à l'heure du café... avec bien entendu mer ou rivière pour se rafraîchir !

Aucun des pays jusqu'à présent ne nous avait offert de telles facilités ! Du coup, il faut croire qu'on avait perdu la main car on s'est fait avoir comme des blaireaux ! Péninsule d'Osa, ragaillardis par une belle journée de piste, on pause le campement au bord d'une rivière. La terre est légèrement humide mais on ne s'inquiète pas plus que cela, on est à plus de 15 mètres de la rivière... on se réveillera au milieu de la nuit, 10 cm d'eau autour de la tente... la marée est montée, on est juste à une centaine de mètre de l'embouchure de la rivière ! Branle bas de combat pour évacuer la tente vers la zone herbeuse à 100 mètres, un bon mètre au-dessus de l'eau, puis les vélos, puis récupérer le matos au pied des vélos qui tente de s'enfuir en flottant... Et voilà comment au milieu de la nuit on se retrouve à essorer toute nos affaires et vider la piscine qui nous sert désormais de tente. La nuit fut des plus humides...

Le Costa Rica c'est aussi et surtout beaucoup d'oiseaux, même Olivier s'y ait mis ! Il faut bien dire qu'il est inarrêtable depuis qu'il a lu le compte-rendu de voyage d'un cycliste en Amérique en sud qui comptabilisait 400 espèces d'oiseaux observées... 400 espèces ? "We can do it" ! Olivier est aux aguets : à chaque bruissement d'ailes il se précipite et mitraille la malheureuse créature pour identification !
Sa déception suite à sa récente découverte du dimorphisme mâle/femelle est encore grande, lui qui pensait tenir 2 espèces bien distinctes !

Entrés par le nord-est du pays, on peut profiter du calme bien loin des gros axes de circulation... Un détour par le lac Arenal, au pied du volcan éponyme, une visite du parc attenant et on rentre dans le vif du sujet : direction Santa Elena et ses forêts de nuage ! Olivier propose un "raccourci", qui présente également l'avantage d'éviter les axes de circulations principaux du pays : une piste à travers les collines ! Ce genre de "raccourci" ou "détour charmant" seront monnaies courantes, avec de belles bavantes en perspectives. Les axes mineurs étant plus ou moins goudronnés, les costariciens circulent principalement en 4x4-pickup, le pourcentage de la cote n'est donc pas un problème, 40% ne leur fait pas peur... j'aurais tendance à dire qu'il font au minimum de goudron, et ne voient pas l'intérêt de faire des épingles : "dré" dans le pentu !

Une pensée émue pour le parc Corcovado qui nous a permis d'expérimenter notre plus harassante journée de vélo... avec une technique bien à nous de montée en 5 temps, je m'explique : Olivier monte jusqu'où il peut à vélo et j'en fait autant (moins haut généralement). Olivier redescend pour m'aider à pousser mon vélo, on dépasse le vélo d'Olivier abandonné dans le bas côté, on s'effondre de fatigue et on redescend chercher le vélo d'Olivier pour le pousser encore un peu plus haut que le mien... Bref, avec une telle méthode sur plusieurs kilomètres, on est loin de l'efficacité tant convoitée !

Ca partait pourtant bien, un plan fumeux comme Olivier sait me les vendre : une piste non marquée sur la carte pour faire Sierpe jusqu'à Bahia Drake, itinéraire bien nature, pas de village, on verra surement des toucans (à remplacer par ce que vous voudrez tant que ça a 4 pattes ou des ailes), sinon il faut prendre un bateau mais c'est super compliqué pour les vélos, il n'y a peut être plus de place dans les bateaux, les 4x4 mettent dans les 3 heures (sous-entendu grossier : ça nous prendra la matinée), il y a 17 km... banco ! En fait, il y avait 17 km de piste indiquée sur la carte, après c'était l'inconnue. Et comme l'inconnue c'est sympa, on ne s'est pas renseigné... l'inconnue valait 36 km, en plus des 17 on atteint les 51 km ! Soit, on a vu des toucans, mais on était tellement épuisé et à bout qu'on a du monter un bivouac 4 km avant d'arriver :)
Les locaux n'en revenaient pas de nous voir refuser de finir la route !
Je passerai sous silences les 4 crevaisons d'Olivier avant qu'on arrive enfin à trouver la terrible épine fautive ! Pour fêter sa découverte, il en a mis une nouvelle dans le pneu, nous offrant une 5ème crevaison à la nuit tombante !

Tout ça pour dire que le Costa Riva fut magnifique et varié, on aura visité 6 parcs : Arenal, réserve Curi-Cancha (banco le Quetzal est dans la boite !), réserve Santa Elena, Carara, Manuel Antonio, Las Ballenas, Corcovado. Et si ces parcs se sont révélés magnifiques pour certains (la forêt de nuage de Santa Elena et son ambiance magique resteront dans nos mémoires), et foisonnant d'animaux pour d'autres (Corcovado, Curi-Cancha), c'est surtout le reste du pays qui nous a marqué avec des animaux omniprésents, visibles même si toujours bien sauvages...

On est bien obligé de remarquer que c'est finalement dans ces réserves que les animaux ont le plus été pollués par les hommes qui n'aime rien tant que donner des chips et faire des selfies avec des animaux. Et c'est comme ça que habitué à la nourriture humaine, un coatis a sauté sur une table et voler notre picnic de la journée à Curi-Cancha... grognant férocement pour la conserver ! Olivier dépouillé et quasi désespéré, a dû aller récupérer les reste de l'effrayante créature qui avait eu les yeux plus gros que le ventre ! Pura Vida !

Commentaires

  1. Cela faisait un long moment que je n'étais pas venue faire un tour par chez vous!
    Un vrai plaisir de lire vos aventures, et de voir que malgré toutes vos péripéties vous avez l'air de tenir le choc. La beauté du coin doit prendre l'avantage sur les heures de galères!
    En tout cas ça donne presque envie de se mettre à l’ornithologie aussi, même si par chez nous ça semble un peu plus limité ou en tout cas moins coloré.
    Bises beaujolaises!

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