Ce petit pays d’Amérique Centrale, acculé contre sa barrière de corail (la seconde plus grande du monde après celle d’Australie) donne l’impression d’une parenthèse dans le voyage. Ici les conquistadors n’ont pas dictés ni imposés leur lois, seuls les pirates français et anglais ont sû déjouer les canaux étroits et tortueux des récifs pour mettre pied à terre et débarquer leurs esclaves d’Afrique : ambiance créole et farniente assurée !
Afin que le choc d’une rencontre massive de touristes en tongs, crème solaire et masque-tuba ne soit pas trop brutal (on roule quand même en sandales, marcel et crème solaire, mais c’est la classe !), depuis le Yucatan, nous sommes descendus sur Bacalar. Connue pour sa lagune aux 7 couleurs, à l’eau turquoise et aux cénotes noir et vert, nous avons profité de notre spot de camping au pied d’un ponton pour enchaîner les bains dans une eau translucide et chaude. Honnêtement, entre deux sessions de pédalage, on s’y fait vite à cette ambiance baignade-farniente ! Un bon moyen aussi de se préparer à la prochaine étape : Caye Caulker.
Notre descente sur Bélize City pour prendre un bateau vers les îles, s’est faite sur les pistes, au fil des averses et au milieu des plantations de canne à sucre et des pâturages pour le bétail (pour une autre version, voir le billet de Tiphaine :D). Une jungle moins dense, un horizon qui s’ouvre, et des petits villages aux maisons de bois sur pilotis, créoles, mayas ou même mennonites (communauté blanche intégrée et en harmonie avec le reste des béliziens mais au style bien atypique : chapeau de paille, brettelles larges sur chemise blanche à carreaux et pantalon noir, improbable !). Ici, la moustache “macheté” n’est plus à la mode et on m’ordonne de me raser :-(
La faible densité de population et l’ambiance cool des locaux permet de facilement monter la tente un peu partout, sans risque, chez l’immigré de Calgary fuyant la neige, le salvadorien fuyant la guerre, à côté d’un commissariat ou sous le toit d’une chapelle d’un culte incongru (témoins de Jéhovah, Assemblées de Dieu, l’Eglise du Nazaréen, Le 7ème jour, Le Chemin biblique, etc. tant de distinctions pour finalement finir dans le même cimetière !).
Jonglant entre l’anglais et l’espagnol (à défaut de parler le créole ou le maya), nous découvrons un mode de vie basé sur la lenteur car ici “la plante fleurie à l’ombre” (devise nationale) et les locaux, ponctuant leurs phrases de “eh man!”, nous rappellent que nous marchons trop vite :-) Heureusement que notre équipe lyonnaise “Backup” en charge de la gestion de notre appartement et notre cher locataire sont bien plus réactifs, car sinon feu notre cyprès serait toujours vautré sur le toit du voisin ! Un grand merci ;-) Bref ne nous étonnons pas que tous les produits soient importés, que la vie soit si chère et que les chinois aient la main mise sur tous les commerces ;-)
Notre grand baptême de snorkeling dans cette région du monde, c’est dans la Hol Chan Marine Reserve que nous la faisons. Depuis un bateau à voile (mais équipé d’un moteur qui tourne - nous avons appris de nos aventures malgaches ;-)), nous réalisons plusieurs plongées le long de la barrière de corail à la découverte d’un lamantin, de raies ou même de requins nourrices (heureusement inoffensifs). Sur le pont, au doux son de reggae, c’est punch à volonté ! Il y a plus qu’à se régaler d’une langouste grillée et finir sa nuit dans une cabane au bord de mer ! A croire que le voyage à vélo, c’est quand même des vacances ;-)
Mais tout n’est pas si rose, et ce qui choque le plus ici, c’est la voracité des moustiques ! Quand ils piquent ça fait mal, les boutons tardent à disparaître, tant, que Tiphaine comptera jusqu’à cent piqûres sur ces deux jambes… On les soupçonne même d’être la cause de notre première crevaison ! Alors quand on nous dit qu’à l’ouest, à Tikal, c’est moins l’orgie vampire, nous hissons les voiles pour retrouver notre dernière cité maya !
PS: Merci pour tous vos chouettes commentaires encourageants, nous essaierons autant que possible de vous faire rêver avec nos péripéties ;-)
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